Vers l’indispensable transformation de la formation professionnelle

Le monde du travail est en pleine mutation, obligeant les salariés à s’adapter pour satisfaire aux nouvelles exigences des métiers et des entreprises. Ces dernières aussi doivent développer leurs talents pour rester compétitives. La formation professionnelle devient un outil indispensable pour répondre à ces enjeux.

 

Réforme pour encourager la formation professionnelle

La hausse du chômage, la transition numérique, les évolutions des métiers et l’« ubérisation » de multiples secteurs économiques bouleversent le monde du travail. Dans ce contexte, tous les acteurs, employés, demandeurs d’emploi et employeurs, prennent conscience de l’importance de développer les compétences individuelles. Afin d’encourager les salariés dans une telle démarche, différentes mesures ont été intégrées dans la loi sur la formation professionnelle du 5 mars 2014.

Ainsi, le Droit individuel à la formation (DIF) disparaît au profit du Compte personnel de formation (CPF), transformant la formation en un investissement pour l’employabilité des individus. La réforme impose ainsi aux entreprises, au moins tous les six ans, de proposer à chacun de ses collaborateurs une formation, une certification, une Validation des acquis de l’expérience (VAE), une promotion ou une augmentation de salaire. Le dispositif instaure par ailleurs le principe de la portabilité des droits, permettant au salarié, en fonction de son projet professionnel, de prendre l’initiative d’une formation professionnelle.

 

Freins à la mise en œuvre du CPF

En vigueur depuis début janvier 2015, le CPF est néanmoins freiné dans sa mise en œuvre par les formalités complexes et le nombre restreint de formations réellement accessibles par son biais. Les chiffres montrent d’ailleurs un important décalage.

Depuis 2012, les entreprises consacrent 2,72 % de leur masse salariale à la formation de leur personnel, nettement plus que le minimum légal obligatoire de 1,6 %. C’est d’ailleurs le volume le plus élevé d’Europe selon les données de Dares datant de février 2015. Et paradoxalement, si l’on s’intéresse aux actifs ayant entre 25 et 64 ans, le taux d’accès annuel moyen à la formation (y compris les formations non formelles) en 2014 selon l’OCDE n’est que de 36 % en France contre 53 % en Allemagne.

 

Rôle accru du numérique

Pour simplifier la gestion individuelle de carrière, les organismes de formation doivent tirer parti des outils numériques : e-learning, Mooc, Cooc ou encore chatbots, les technologies se multiplient et se diversifient pour faire évoluer les modèles pédagogiques vers des systèmes collaboratifs plus performants et mieux adaptés aux nouveaux usages.